13.
Après le concours d’orthographe il s’est mis à faire froid et j’ai été étonné. Je suis toujours étonné par les saisons. C’est parce que je suis un enfant et que tout me paraît plus long, à moi. Je pense que ce sera toujours l’été. Mais ce n’est jamais comme ça. (On a eu les saisons en sciences nat avec la mère Ackles, elle nous a dit que le soleil tape sur la terre de travers ou quelque chose comme ça, seulement j’ai mal compris et quand on a eu un contrôle elle m’a mis un X sur ma copie en face de la réponse à cette question-là. Un X ça veut dire qu’on a faux. Un B, ça veut dire qu’on a bon. La mère Ackles utilise un crayon de correction pour corriger nos copies. Les crayons de correction, c’est ce que je préfère comme fourniture scolaire avec les étiquettes gommées autocollantes renforcées, ils sont bleu d’un côté et rouge de l’autre. Comme les blousons réversibles. Et sans fermeture à glissière.)
Bientôt le temps est devenu glacial, dehors, et toutes les feuilles sont tombées et j’ai dû les ratisser, ce que je déteste pour ne rien vous cacher. C’est comme pelleter avec une pelle qui serait pleine de trous. Heureusement pour moi nous avons un arbre qui n’est qu’un bébé alors nous n’avons pas beaucoup de feuilles. (Notre vieux, on l’a coupé. Il était mort.)
Une semaine à peu près après le concours d’orthographe, Mlle Iris nous a dit qu’on allait faire une petite fête costumée pour Halloween. Seuls les enfants de l’orphelinat pourraient venir sans costume, pasqu’y z’étaient pauvres. Seulement Marty Polaski a dit qui z’avaient qu’à venir habillés en pauvres et Mlle Iris a ri et a dit quelque chose que j’ai pas bien compris sur un gamin gavé de brioche, ou gavroche, je sais plus bien.
Tout le monde devait aussi apporter quelque chose pour le buffet. Moi j’ai dit que j’apporterais des petits sablés pasque ma manman les faits et qu’y sont très épatants.
Des costumes, moi, j’arrête pas d’en porter, pas seulement pour Halloween. Ils sont parfaitement merveilleux comme vêtements, moi personnellement je trouve. Ma manman les fait pour moi. (Sauf le costume d’astronaute qui vient d’un magasin, elle l’avait acheté pour Jeffrey y a deux ans et puis il me l’a donné pasque l’année dernière qu’est-ce qu’il a grandi, houla !)
Mais mon plus beau costume c’est Superman.
Y a longtemps j’avais demandé pour un costume de Superman mais mon papa avait dit non que j’avais assez de costumes comme ça. Et puis un jour il était arrivé à la maison avec une boîte d’un magasin et il avait dit que c’était une surprise pour son fiston numéro 2 (ça c’est moi). J’ai ouvert la boîte et c’était un costume de Superman seulement quand je l’ai mis il me pendait de partout et puis il était brillant, pas comme un vrai. Alors je l’ai pas aimé pasque le vrai est serré serré et on voit ses muscles. (Y met les mains sur les hanches et les balles lui rebondissent dessus.) Mais mon papa a dit que j’avais qu’à le porter en tout cas maintenant qu’il l’avait acheté, alors j’ai fait la grande scène du II et j’ai jeté des livres dans l’escalier et j’ai été puni et envoyé dans ma chambre. Plus tard ma manman est venue et elle a dit qu’elle donnerait le costume de Superman à des enfants pauvres et qu’elle m’en ferait un vrai pour la fête de Halloween. J’ai dit :
— Tu le feras bien serré, hein ?
Le même soir, Jeffrey m’a fait un cadeau, c’était sa gourmette pasqu’il en avait eu une neuve pour son anniversaire. Elle est chouette, mon vieux.
Le lendemain matin, Shrubs est venu me chercher pour aller à l’école, comme tous les matins. Pendant que je mange mon petit déjeuner, il se glisse dans le salon et il vole des bonbons dans le truc en verre de ma manman. (On en a de toutes les sortes. Y en a même qu’éclatent quand on les suce que je les appelle des grenades.)
En allant à l’école ce matin-là, j’ai dit à Shrubs pour le costume de Superman et y m’a dit : « Super, vieux. » Et puis j’y ai fait voir la gourmette et il a dit : « Super, vieux. » Il a dit qu’il allait faire son costume de Halloween avec les boîtes en carton du magasin de meubles qui est en face dans la rue. Je lui ai demandé en quoi tu vas te déguiser et y m’a répondu en boîte en carton.
— Faut pas manger des bonbons avant l’école, j’y ai dit. (Il en mangeait.) Ma manman elle dit que ça donne des vers.
— C’est pas vrai ! qu’il a dit Shrubs. J’ai jamais arrêté d’en bouffer des bonbecs et j’ai jamais eu de vers. Les vers y bectent de la terre pas des bonbons.
À l’école tout le monde parlait du costume qu’il allait porter pour Halloween. Marilyn Kane a dit qu’elle viendrait en petite souris des dents (celle qui passe ramasser les dents de lait qu’on a perdues, sous l’oreiller). Elle ressemble à une dent, moi personnellement je trouve. Plus tard, comme métier, elle devrait faire carie, Marilyn Kane.
Pendant toute la récré j’ai pas arrêté de dessiner des Supermen. Je dessine toujours les choses que je veux. Je les dessine sans arrêt jusqu’à ce que je les aye. L’année dernière j’ai dessiné Bengali. C’est un tigre. Je l’avais vu à la télé. On dirait un vrai. Il rugit. Je l’ai demandé pour Hanoukah mais mon papa a dit qu’il coûtait trop cher et que de toute façon j’en aurais assez au bout de deux jours. J’ai dit : « Même si je le demande très, très gentiment, s’il te plaît mon petit papa ? » et il a dit : « On verra. » Ce qui veut dire non. Alors je m’ai mis à dessiner Bengali. Je le dessinais tout le temps. Je le dessinais et je le redessinais. Je le dessinais sur les journaux et dans les marges de mes illustrés. Et puis je l’ai eu, le premier soir de Hanoukah. C’était Bengali, mon vieux. II était gros. Mais il avait des fils électriques qui lui sortaient. Et deux boutons, un pour avancer et l’autre pour rugir. Seulement le rugissement on aurait dit qu’y rotait, pas du tout un vrai rugissement comme à la télé, et aussi j’avais pas vu les fils à la télé, et aussi sa tête était différente du reste, elle était comme du plastique alors que le reste était en fourrure. J’en ai eu assez au bout de deux jours.
Je dessinais des Supermen. Enfin des costumes, pas la tête, mais je mettais quand même des muscles. J’en dessinais dans la salle de Mlle Iris où ma place est près de la fenêtre et que je regarde dehors et je fais semblant que Tarzan est dans l’arbre que je vois et que je le rejoins et qu’on se balance et puis qu’on jette le cri et qu’on sauve l’école quand elle est attaquée par des nègres de couleur en jupe d’herbes.
Je regardais pas la fenêtre quand j’ai entendu Mlle Iris gueuler. Elle était en train d’engueuler Pat Foder qui bavardait avec Francine Renaldo qu’est assise derrière elle en classe. Pat Foder a dans les quatre ans de plus que tout le monde pasqu’elle arrête pas de redoubler. C’est une affreuse. Elle a des cheveux on dirait une explosion seulement elle porte des jupes courtes avec des bas et ça me fait une sensation bizarre dans le bas du ventre. Elle bavarde toujours avec Francine Renaldo qui n’a redoublé que deux fois mais qu’est moche. Elle a un gros nez et des moustaches. (Mais une fois je suis allé au bureau porter un mot à la secrétaire rousse de la part de Mlle Verdon et Francine était sur le banc des punis et elle m’a parlé et elle était gentille.)
Mlle Iris a appelé mon nom.
— Gil, fais-moi le plaisir de prendre toutes tes affaires et de changer de place avec Mlle Renaldo. Peut-être qu’avec toi entre elles deux ces demoiselles papoteront un peu moins et n’empêcheront pas les autres de travailler.
Marty Polaski a dit :
— Y en a qui travaillent ici ?
Et Mlle Iris l’a regardé en chien de fusil.
J’ai changé de place.
Pat Foder elle se met du parfum. Je l’ai senti quand je m’ai assis et elle s’est retournée et elle m’a regardé et elle m’a fait un clin d’œil. Je m’ai senti tout drôle.
Et puis y a eu lecture. C’était une histoire qui s’appelait le Chien rouge. C’est tout à fait intéressant comme histoire moi personnellement je trouve. Ça raconte l’histoire d’un chien rouge, quoi.
Francine Renaldo m’a touché l’épaule.
— Fais passer, d’ac ? elle m’a dit.
C’était un mot pour Pat Foder.
Je l’ai fait passer. Normalement on a pas le droit mais je voulais pas avoir d’ennui en commençant à bavarder.
Et puis c’est Pat Foder qui m’a dit :
— Fais passer.
Mais j’ai dit non. Alors je me suis fait engueuler pour bavarder. Et puis plus tard elle me l’a de nouveau fait passer et elle m’a appelé « mon mignon », et elle m’a de nouveau fait un clin d’œil. Toute la journée j’ai passé des mots entre Pat Foder et Francine Renaldo. Y en avait un qui disait :
Je trouve que Bill Bastalini est jentil.
Alors j’ai corrigé l’orthographe avec mon crayon à correction. Alors Pat Foder s’est mise à me demander comment s’écrivaient des trucs et de nouveau je m’ai fait engueuler pasque je bavardais. Et puis y a eu la cloche du déjeuner.
Les élèves ont commencé à se mettre en rang. Pat Foder s’est retournée et elle m’a demandé de lui montrer ma gourmette. J’ai dit non.
— S’il te plaît, mon mignon ? elle a dit.
— Non, j’ai dit. Et arrête de me faire avoir des ennuis.
— Je te la rends tout de suite.
— Non.
Alors elle s’est mise à bavarder et elle m’a dit qu’elle s’arrêterait pas avant que je la lui fasse voir. Alors je la lui ai fait voir. Elle l’a mise à son poignet.
— Pourquoi qu’y a Jeffrey d’écrit dessus ? elle a demandé.
— Rends-la-moi.
Et puis ç’a été le tour de notre rangée de se mettre en rang. Elle s’est levée et elle est allée à la porte. J’ai essayé de reprendre ma gourmette mais elle a tiré dessus et elle l’a gardée. Dans les rangs elle l’a fait voir à tout le monde et elle a dit qu’on était ensemble et que Bill Bastalini le savait pas encore mais que quand il le saurait y me causerait du pays.
Je me suis fichu en rogne pour de vrai et je l’ai attrapée par le bras. Et puis Mlle Iris nous a vus.
— Qu’est-ce qui se passe là-bas ?
— Rien.
— Si, y m’a donné sa gourmette pour qu’on se mette ensemble, mademoiselle, a dit Pat Foder.
— Menteuse ! j’ai crié.
— Tiens, je croyais que t’étais avec Jessica Renton, a dit Marty Polaski. J’t’ai vu l’embrasser au zoo.
Alors évidemment je lui ai donné un coup de poing et Mlle Iris a crié « ça suffit ! » et j’ai été gêné et puis tout le monde est allé déjeuner sauf nous, on a dû attendre et Mlle Iris m’a envoyé au bureau de la directrice.
J’ai été puni. J’ai dû rester après l’école sur le banc des punis. Shrubs y était aussi. Il doit toujours rester après l’école pasqu’il s’arrange toujours pour avoir des ennuis. (Une fois il a même eu des ennuis pour avoir écrit lui-même son mot d’excuse pour une absence : il avait écrit qu’il avait le cancer du poumon.) Cette fois c’était pour avoir mangé des bonbons pendant le cours de Mlle Crowley. Elle lui avait dit que c’était mal élevé de manger si on n’en avait pas assez pour en offrir à tout le monde. Alors Shrubs avait ouvert son pupitre et il avait jeté trente bonbons en l’air en hurlant : « Bonne année tout le monde ! »
— Tu sors pour la nuit du diable, ce soir ? il m’a demandé.
(La nuit du diable c’est la veille de Halloween quand on sort pour passer les fenêtre au savon et tirer les sonnettes. On est censé être comme des espèces de petits lutins. C’est des délinquants juvéniles.)
— Je sais pas, j’ai dit.
Shrubs a dit :
— Ta matouse a donné à la mienne un bouquin qu’elle doit me lire. Ça s’appelle la Petite Graine.
— C’est sur comment naissent les bébés, je lui ai dit.
Shrubs m’a dit qu’il savait déjà. Il a dit :
— D’abord le papa va au centre commercial et puis il achète un ballon. Un petit ballon blanc. Il l’apporte à la maison et il l’enveloppe dans une feuille de papier d’argent pour pouvoir le mettre dans le congélateur. Pour plus tard. Un jour la maman se met en pyjama et elle se couche. Alors avant de se coucher le papa va chercher le ballon au réfrigérateur et il le lui montre et la maman est si contente qu’elle a un bébé.
Après l’école on a décidé de ratisser les feuilles. On serait une compagnie, la compagnie Shru-Gil, ratissage de feuilles. Et aussi on fabrique des choses. On construit des maisons qui sont des cartons dans lesquels on découpe des portes, et une fois aussi, on en a fait une en bois avec des sacs en plastique pour faire le toit. On a mangé dedans, des pommes de terre chips. Et aussi on publie un journal, le Shru-Gil Soir. Je l’écris moi-même avec du papier carbone. J’en fais cinq exemplaires. Mme Moss, qui habite à deux maisons de chez Shrubs, nous les achète tous les cinq Et puis un jour Jeffrey s’en est mêlé. Il a décidé qu’il serait le directeur et moi le reporter et il m’a envoyé chercher des nouvelles. Alors je suis allé dans la rue Lauder et j’ai ramassé les Nouvelles devant toutes les portes. Vingt-six y en avait. Ma manman a dû tous les rapporter. Elle était furax.
Shrubs a un bon râteau. Il est en bois, pas comme le nôtre qui est en métal vert et fait bong ! On a d’abord ratissé chez Shrubs, et on a fait des tas pour y mettre le feu, et puis on a ratissé chez moi. Ma manman nous a payé vingt-cinq cents et on est allé acheter des Malabars chez Nick. (Seulement ce n’est plus Nick, il est mort. C’est Steve, maintenant. Il est méchant. Il a pas voulu que Shrubs et moi on mange nos tartines de beurre de cacahuètes dans sa boutique la dernière fois qu’on était en fuite de chez nous.)
Après avoir ratissé, je suis rentré chez moi pour le dîner. Ma manman m’a dit de pas faire des traces de pied partout dans la salle de séjour. Puis elle a dit que c’était vraiment bien ratissé et que j’étais un grand garçon et puis elle m’a dit que pour me récompenser d’avoir été aussi gentil mon papa m’emmènerait faire un feu de joie après dîner et qu’on y ferait rôtir des mâchemœlleux de guimauve.
— Oh, non, manman, que j’ai dit, ce soir c’est la nuit du diable, pour tous les petits lutins !
Elle a dit :
— Oh, mon Dieu, mais c’est vrai, j’avais oublié !
Mais elle avait l’air de jouer la comédie.
Alors après le dîner Shrubs est passé me prendre et on est sorti. Y faisait noir. Les lumières de la rue étaient allumées. (Je les ai jamais vues s’allumer. D’un seul coup, elles sont allumées et c’est tout.)
On a tiré des sonnettes. T’arrives doucement doucement devant une porte et tu sonnes et tu t’en vas à toute vitesse et quand la personne dans la maison vient ouvrir la porte, y a personne. Ha ha.
J’ai sonné à une porte pendant que Shrubs regardait. On s’est enfui tous les deux. Puis on a sonné à une autre tous les deux ensemble. Et puis j’ai dit à Shrubs d’en faire une tout seul. Il a dit non, mais je l’ai obligé. Il l’a fait. Il est allé jusqu’à une porte. Il a sonné. Mais il s’est pas enfui. Il est resté devant la porte. Je lui ai dit de courir, mais il est resté là les mains dans les poches, figé sur place. La porte s’est ouverte et un monsieur est sorti. Il avait une cravate. Il a dit :
— Oui ? Qu’est-ce que c’est ?
Shrubs disait rien. Y restait là.
— Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? a dit le monsieur.
Mais Shrubs le regardait sans rien dire. Le monsieur est resté une minute à regarder Shrubs.
— Qui es-tu ? il lui a demandé.
Shrubs a fait comme ça avec ses épaules.
— Tu es le petit livreur de journaux ?
Shrubs a dit :
— Chaipas.
Le monsieur est rentré. Il a refermé la porte. Shrubs restait là. Alors le monsieur a rouvert la porte et il a regardé Shrubs. Puis il a refermé la porte. Et puis Shrubs est parti.
J’ai demandé à Shrubs pourquoi il était pas parti en courant. Il m’a dit qu’il savait pas…
Manman a fait des sablés pour la fête de Halloween et les a mis dans une boîte à chaussures attachée avec une ficelle et elle a laissé le tout sur le comptoir jaune, dans la cuisine, pour que je l’y prenne en partant pour l’école. Ce soir-là, quand je me suis couché, le costume de Superman était sur l’autre lit : dans ma chambre. Ma manman avait teint un caleçon long et y avait une cape et le S et tout ce qui faut. On aurait vraiment dit Superman. J’ai eu du mal à m’endormir.
Le lendemain matin je m’ai réveillé tout seul, ma manman est pas venue me réveiller. Je m’ai levé, lavé, et j’ai mis mon costume de Superman. Je m’ai mis devant le miroir les mains sur les hanches et j’ai fait comme si les balles rebondissaient. Je m’ai préparé un petit déjeuner, jus d’orange et pain. J’ai pris la boîte à chaussures avec les sablés. Je suis parti. J’ai même pas mis de manteau, j’étais comme Superman.
Quand je suis arrivé à l’école y avait encore personne. Alors j’ai attendu la cloche en tenant ma boîte de sablés bien serrée pour pas la perdre. J’attendais, j’attendais. Y venait personne. J’attendais. Y faisait froid. Je tenais mes sablés. Toujours personne, je savais plus quoi faire.
Et puis la porte de l’école s’est ouverte et un monsieur est sorti. Y m’a regardé mais j’ai vu dans son dos qu’y avait des enfants dans la cour de l’école et je suis entré.
Je suis allé dans la salle de Mlle Iris mais c’était que des enfants que j’avais jamais vus, pas de ma classe. Ils me regardaient. Mlle Iris était pas là. Je suis resté près de son bureau avec mon costume de Superman et tout le monde riait en me regardant.
Et puis Mlle Iris est entrée. Elle a dit :
— Mais Gil, qu’est-ce que tu fabriques ici ? La fête de Halloween c’était ce matin. Ta classe est à la bibliothèque à cette heure-ci.
Je suis allé à la bibliothèque et tout le monde me regardait pasque j’avais mon costume de Superman. J’avais rien apporté d’autre pour me changer. Quand je suis rentré chez nous, après l’école, ma manman m’a dit :
— Désolée mon chéri, excuse-moi. J’avais rendez-vous très tôt chez l’esthéticienne ce matin. J’avais mis un petit mot à Jeffrey pour qu’il te réveille en partant mais j’ai oublié de lui laisser. Je l’ai trouvé dans mon sac, au salon de beauté.